C'est en 1760 et à l'initiative du Roi Louis XV, impressionné par le travail cartographique réalisé en Flandre, qu'est levée la première carte géométrique du Royaume de France. César François Cassini de Thury est chargé de réaliser ce travail à l'échelle " d'une ligne pour cent toises ", soit 1/86400e. La carte s'appuie sur le réseau géodésique que viennent d'établir ( entre 1683 et 1744 ) Jean Dominique et son fils Jacques. Quatre génération de Cassini se consacrent à la réalisation de ce document qui sera publié en 1815 et qui servira de référence dans tous les pays d'Europe pendant la première moitié du 19ème siècle. La section de la carte de Cassini de Bagnères qui porte le N° 76 a été établie entre 1772 et 1774 et en 1777. Elle ne mentionne aucun moulin ......  alors qu'en 1619 un texte relatif aux droits, privilèges et franchises régit l'installation et le fonctionnement des moulins fariniers et comme le dit  Monsieur Georges Buisan  dans son livre : " Hier en vallée de Campan "... L'eau faisait marcher les moulins aussi ! Ils fonctionnaient près des torrents et de l'Adour et il y en avait dans tous les quartiers.... Dans un autre ouvrage, "Des cabanes et des hommes",  le même auteur mentionne qu'en 1825, lorsque Campan était à son maximum, on dénombrait plus de 50 moulins ou scies ce qui faisait de la confrérie des meuniers l'activité la plus importante et une  source

de travail pour 154 personnes. Il me semble que la haute Vallée de l'Adour a tout simplement été oubliée pour des raisons que je ne connais pas. La représentation sur la carte, des moulins à eau, s'arrête aux portes sud de Bagnères de Bigorre, à Beaudéan. En amont de ce village, plus aucun moulin n'apparaît sur l'Adour de Campan alors qu'une douzaine de ces petits édifices sont dessinés sur l'Adour de Lesponne. Cela serait-il lié au fait que les agents recenseurs aient eu des difficultés à se faire accepter des populations locales  et qu'ils ne purent pénétrer plus avant dans cette vallée reculée ? Ou alors serait-ce lié au fait que l'Adour de Campan a disparu de son lit à trois reprises et que ce phénomène très inhabituel dans nos contrées, l'ait faite classer comme un endroit maléfique sous l'emprise de sorcières  ou de forces surnaturelles ? Dans son excellent livre : " Hier en Vallée de Campan ", Georges Buisan mentionne la disparition de l'Adour à 3 reprises, le 8 Février 1773 à 3 km en amont du Bourg et à une centaine de mètres du moulin de Gaye Sartolle, une  deuxième le 4 Avril 1774 en enfin 3ème disparition le 26 Mai 1816 près de l'ostaü de Margalit, dans la même zone...

Le Cadastre Napoléonien

 

La loi Impériale du 15 Septembre 1807 qui instaura le Cadastre Général Parcellaire du Territoire National :  mesurer  100 millions de parcelles ( avec une seule unité de mesure, le mètre, une même échelle, les mêmes signes conventionnels ), évaluer d'après leur fertilité, leur valeur imposable, était enfin devenu possible pour des arpenteurs et des géomètres encadrés par l'administration fiscale, sous l'autorité forte des Préfets et des sous Préfets, des ministres et de l'Empereur.

Ce cadastre dit Napoléonien était terminé à la veille du second Empire et il est toujours vivant.

Les Parcelles concernant le Moulin y sont représentées de la façon suivante :
Le Moulin   681
Le Canal   682
Le Brasset   683
Le Pré   680
La Maison   677

En 1824, Gaye Mendagne Dominique était propriétaire de Pierrefitte . Il a tout vendu  en 1835 à Gaye Mendagne Pierre de Hoursentut qui lui même l'a revendu au propriétaire précédent : Dominique, en 1882.